PERRINESBRAIRE
PANAMA
in French (oops)
Panama, un pays rempli de surprises et de rencontres où l’on a eu la chance de séjourner pendant 17 jours, du 28 juillet au 14 août 2019. Sa richesse et l’influence américaine, grâce notamment au port et au Canal, nous ont tout de suite surpris. Des gratte-ciels ne cessaient de nous apparaître dans la capitale tandis que les barrios, quartiers pauvres, sont regroupés dans un seul quartier. Abolie en 1994, l’armée a été remplacé par la « fuerza pública » qui assure une sécurité rare en Amérique Centrale, presque semblable à celle son voisin, le Costa Rica. Avec une riche concentration d’espèces animales et végétales, le pays développe l’éco-tourisme. L’économie solidaire cherche à se répandre à travers les sept groupes amérindiens vivant dans le pays. Toutefois, le Panama fait face à de nombreux enjeux tels que la qualité de l’éducation, l’accès aux médicaments et une protection sociale pour tous, le développement des transports, l’explosion de la dette publique, la lutte contre de nettes inégalités sociales. Des communautés rurales et indigènes manifestent contre le gouvernement (projets de barrages et de mines sur leurs terres ...). Je souhaiterais mettre en exergue aujourd’hui seulement les points positifs du pays et le plaisir qu’on a eu à le découvrir. Pour cette raison, je vous ai répertorié les six moments les plus marquants durant ce séjour, dans mon ordre de préférence. Ce sont des notes que j’ai prises au fur et à mesure. Bonne lecture !

Présentation
Politique : démocratie
Capitale : Panama City
Superficie : 75 517km2, soit 7 fois plus petit que la France
Langue officielle : espagnol
Religions : catholiques (85%), protestants (7%) et autres (8%)
Population : 4,06 millions d’habitants, soit 17 fois moins peuplé que la France
PIB/habitant : 13 680 US$ en 2016
Monnaie : dollar américain
Devise : pro mundi beneficio (pour le bienfait du monde)
MES SIX MOMENTS MARQUANTS
1- Communauté Embera
Un accueil en musique pour une visite sympathique
Les hommes se tenaient devant, sur une bute, et jouaient de la flûte de pan et des tambours tandis que les femmes, derrière, avaient revêtu leurs plus beaux bijoux pour nous accueillir. Liza, chef de la communauté, vient nous raconter en espagnol les habitudes et de ce peuple tandis que Ruben nous fait une visite du supermarché local : une forêt remplie de plantes qui leur servent de médicaments. Il nous raconte qu’une plante lui a même sauvé la jambe lorsqu’il s’est fait mordre par un serpent. A quelques mètres se trouve l’école. Le professeur nous laisse admirer la répétition de danse pour le 15 août. On les voit danser autour d’un balai, c’est émouvant.
Il est 13:30. Sous nos yeux attentifs, les enfants vêtus de leurs uniformes bleus et blancs rentrent de l’école. Ils courent se changer pour revenir avec des habits bien plus traditionnels : un pagne coloré leur suffit. Pratique pour la lessive !
Nous nous sentons privilégiés : autour de nous, que des personnes souriantes et hospitalières qui veulent communiquer avec nous. Nous profitons de leur talent pour obtenir un tatouage temporel sur notre bras. Des dessins géométriques nous sont tracés avec le « Jagua », jus de fruit qui protège aussi du soleil et des moustiques.
En guise d’au revoir, les femmes se rangent les unes contre les autres en tapant des pieds au rythme des tambours et de la flûte de pan. Les couleurs vives de leurs jupes (Parumas) reflètent notre bonne humeur. Nous repartons en pirogue sur le lac Alajuela, des souvenirs plein la tête. Un bracelet à ma cheville gauche me rappelle tous les jours cette fabuleuse journée.



2- Les fonds marins
Vivre trois jours sur un catamaran autour de l’archipel San Blas
Écouter le bruit des vagues se cognant contre les rochers, sentir le vent qui vient caresser ma peau déjà trop rouge, respirer l’air marin, voir le bleu du ciel se mêler au bleu de l’eau et se fondre dans des bancs de poissons furent notre quotidien pendant ces trois jours.
Parfois, la houle nous rappelait que nous étions sur un catamaran tandis que nous pensions être au paradis.
Je nageais parmi les poissons de toutes tailles, de toutes couleurs ... J’apercevais des oursins, des méduses des poissons phosphorescents, des crabes, des étoiles de mer quand soudain la main de ma mère que je tenais depuis bien quelques minutes me serrait. Dans un langage un peu plus courant, cela signifiait qu’elle avait aperçu une espèce rare comme une nouvelle merveille qui s’offrait à nous. En effet, une énorme raie grise frôlait le sable. Papa s’amusait à la suivre tandis que Bastien voulait s’en approcher. Maman et moi restions plutôt à distance : on ne sait jamais ce qu’il peut arriver !
On continuait notre chemin, on croisait des coraux éventails violets, des coraux en bâtons roses... On passait entre les rochers et profitions du spectacle que la mer nous présentait. Puis vient l’angoisse, le moment où la profondeur de l’eau se réduit jusqu’à laisser que quelques centimètres entre le fond et la surface. Je regarde à droite, à gauche, pas de passage pour nager juste des méduses qui nous menacent. Heureusement, j’arrive à une île où vivent des indiens un mois par an. Jérémie me fait découvrir les escargots de mer et les crabes qui déambulent sur les palmiers.
Quand je rejoins la mer, je me faufile dans un banc de poissons bleus. J’avais l’impression de faire partie de leur famille. Ensemble, on avançait à la même vitesse dans la même direction. J’étais juste un poisson un peu plus gros et rouge que les autres.
L’archipel où nous naviguions est géré par la communauté indigène, Kuna. A bord du catamaran, le capitaine, en tant que Kuna, nous explique que ses coutumes et son langage sont en train de disparaître au profit d’un avenir plus prometteur pour les jeunes : leur rêve, partir à Panama City, la capitale, pour étudier et gagner de l’argent. A 4h de navigation, d’autres jeunes de cette même communauté préfèrent aller pêcher pour faire vivre leur famille et ne connaissent pas un mot d’espagnol. C’est si différent pour un même peuple !

3- Boquete
Boquete, fabuleux village où je m’installerais si je devais vivre au Panama pour son authenticité, le climat doux et la variété des paysages.
Les artisans, très souriants, sont curieux et nous questionnent sur notre séjour. Leur préoccupation : que les touristes apprécient le Panama.
Afin de découvrir Boquete davantage, nous avons eu la chance de vadrouiller dans les environs au cours de diverses activités.
D’abord, ce fut les fameuses douze tyroliennes et les six ponts suspendus dans el Palo Alto à côté del Rio Cristal, à 30 minutes en bus de Boquete (agence : Boquete tree trek). Nous glissions entre la cime des arbres centenaires sur un parcours de « ZIP Line » de 4.5km à 60 mètres de haut. Quelle joie de pouvoir découvrir des paysages aussi rares en vue aérienne. Papa, quant à lui, s’allongeait complètement sur la tyrolienne et ne voyait que le ciel. Pour se lancer sur le câble, il fallait pousser sur ses bras. Papa en a encore des courbatures.
Au cours d’une « randonnée » de 5km nous avons découvert les ponts suspendus au-dessus de la rivière, parfois trop suspendus (hauts et instables). Je m’amusais à prendre des vidéos entre les planches de bois des ponts. La forêt dense que nous traversions nous faisait découvrir des fleurs de tout type et des lianes longues de 60 mètres.
Le lendemain, nous partîmes à la recherche des cascades perdues (las tres cascadas escondidas). Au cours d’une randonnée assez physique, une première cascade se dessinait au fur et à mesure qu’on avançait. Un petit ruisseau la devançait. Ensuite venait la deuxième cascade plus haute et plus impressionnante. Là, nous trouvions un bassin d’eau à 15 degrés au pied de celle-ci. Évidemment, qui était la première à se mettre à l’eau ? Quel bonheur de se sentir libre, perdue face à cette jungle si sauvage et de pouvoir l’écouter. La troisième cascade se cachait davantage. Il fallait traverser un chemin sinueux, boueux et pentu pour découvrir cette eau qui sortait de nulle part, entourée d’une paroi végétale somptueuse.
Afin de remédier au mieux à mes courbatures aux jambes, Bastien et moi décidions de partir faire de l’escalade sur un rocher nommé « Los Latrios », à 10 minutes de Boquete. Mais quelle décision ! Nous voyons le guide escalader jusqu’à 15 mètres pour fixer la corde qui nous assurait. Le plus courageux commence, je le vois, en me tordant le cou, à une distance de plus en plus longue. Il avance à une vitesse bien respectable. Puis vient mon tour. J’étais à quelques centimètres du sol que j’avais déjà mal aux avant-bras. Je pense à Spiderman et tente malgré tout de l’imiter. C’est avec mes jambes et mes bras lourds que je franchis difficilement la moitié du parcours. J’ai du mal à trouver des prises pour les mains qui me permettraient de monter mes jambes. La roche étant non aménagée pour l’escalade, je dois me débrouiller pour trouver des prises suffisamment solides pour me faire avancer. J’entends mes parents et mes frères qui commencent à s’impatienter. Ayant un vol pour Panama City quelques heures plus tard, je fus obligée de me résigner à ne pas atteindre le haut de la paroi et à me diriger vers une partie de la roche plus simple pour atteindre mon objectif : le sommet. Et c’est ce que je fis.
4- Observation des baleines et des tortues autour de Pedasí
De la patience pour un spectacle à couper le souffle autour de isla Iguana et isla cana
Nous nous trouvions tous les cinq sur un bateau à moteur à la recherche des baleines. Comme disait si bien papa, « c’est comme chercher une aiguille dans une botte de foin ». Face à nous, une étendue infinie d’eau où le moindre rocher nous intriguait. Finalement, Jérémie arriva à trouver cette aiguille. Une baleine à gauche de notre bateau se donnait en spectacle. Tandis que je sortais ma caméra de son étui, elle était déjà partie. Nous avancions donc vers une autre direction. Comment choisir où aller ? Derrière, la côte, à gauche comme à droite, seule de l’eau nous entourait. Quand soudain deux baleines arrivèrent. Quelle joie avions-nous de pouvoir les observer de si près. Nous voyons un aileron puis deux et celle de droite se décide à montrer sa queue. C’est alors que je vis mes parents regarder cette eau qui devenait agitée avec un regard d’enfant rempli d’admiration.
Il était 18 heures autrement dit le moment pour nous de partir à la recherche des tortues. Pour parvenir à Isla cana c’est tout une aventure. Prenez une camionnette qui vous amènera au bord d’une rivière où des crocodiles vous attendent. Ajoutez 30 minutes de barque sur un fleuve agité puis saupoudrez de 40 minutes de charrette. Ah cette fameuse charrette, sûrement un des moments les plus marquant de mon séjour au Panama. Un cheval accompagné d’un modeste homme tirait une planche en bois à roulette, communément appelée charrette. On y était bien là-dedans, tous collés les uns contre les autres attentifs à la moindre flaque pour lever nos pieds. Le village de l’île défilait sous nos yeux. Le temps s’arrêtait. On longeait l’office du tourisme (toujours ouvert à cette heure-là), la boulangerie, la cour de récréation de l’école, les bars... D’ailleurs, on voyait les habitants danser aux sons si entraînants de la musique latine autour du billard. Imaginez-nous, dans une vieille calèche, à déambuler sur les chemins boueux de l’île Cana à admirer chaque geste, chaque pas, chaque mouvement des habitants. Eux étaient souriants, revêtus de vêtements traditionnels colorés. On se croyait dans un générique de film. Une fois arrivés sur la plage, on découvrait après 40 minutes de recherche, une belle tortue en train de couvrir ses œufs qu’elle venait de pondre. Il est intéressant de relever la délicatesse avec laquelle elle effectuait cette action. Une femelle retourne en effet tous les deux ans sur sa plage de naissance pour déverser dans un trou une dizaine d’œufs. Ensuite, la tortue retourna à la mer, fatiguée. A dans deux ans !
5- Nuit à Nombre de Dios
Une rencontre désopilante
A peine arrivés sur le lieu de notre nuitée, deux français viennent nous accueillir. En fait, ce sont les propriétaires de petites cabanes colorées, qui bordent une vaste forêt tropicale, où nous allons dormir. Nous rencontrons d’autres familles de français dans ce lieu, coupé du monde. C’est notre dernière nuit au Panama et la première fois que nous parlons français, cela fait si bizarre et je vous avoue un peu déplaisant.
Une fois installés dans nos cabanes, je me pose dans ce hamac à rayures rouges et vertes où je m’empresse d’écrire ce récit. A ma droite, des singes sautent de branches en branche. Un toucan se pose sous mes yeux ébahis. Des papillons jouent dans les airs. Les cigales chantent. En fond, j’entends la voix de maman qui raconte nos deux semaines passées au Panama aux français avec un grand enthousiasme. Parfois, je me permets d’intervenir pour rectifier ou compléter ces paroles. J’adore cette ambiance.
Maintenant, j’entends les cris de papa sous la douche froide et les sprays de l’anti-moustique de maman, ça doit être l’heure d’aller manger. Chemise ouverte et pieds nus, les deux propriétaires nous rassemblent autour d’un bœuf excellent accompagné de pommes de terre. Cela fait du bien de ne pas manger de riz et du poulet, le fameux “arroz con pollo”. Le couple nous raconte leur vie au Panama depuis 20 ans et l’évolution du tourisme dans le pays. Leur état d’esprit : tout quitter pour découvrir de nouveaux paysages, une nouvelle culture et une nouvelle langue. C’est passionnant.
Le lendemain, nous partions pour nous promener vers un lac, sec à cette saison. Nous étions en pleine communion avec la nature : une variété de papillons impressionnante, un caïman, des iguanes, des singes tamarins, des singes hurleurs, un toucan, des ibis et des basilics (lézards) croisaient notre chemin. On attendait des cris d’oiseaux qui se confondaient avec ceux des singes. Nous étions seuls au monde avant de nous retrouver permis les centaines d’autres touristes dans l’aéroport.
6- New York au Panama
Panama City et son canal
La tour tournevis, les grandes avenues, les buildings qui poussent à ne plus voir la couleur du ciel, bienvenue à New York. Euh non, à Panama City. Je suis surprise par le développement économique du pays. Comment une petite ville d’Amérique Centrale peut ressembler à une ville mondialisée telle que New York ou Miami ? C’est impressionnant. Je m’attendais à une ville similaire à celle de Caracas, capitale du Venezuela : assez pauvre et des Food trucks à chaque coin de rue. Ici, ce sont les banques qui se trouvent au bout de chaque rue. Le quartier colonial est lui, un peu plus atypique. On y trouve de vielles auberges, des églises charmantes qui côtoient de nombreux petits cafés. C’est en effet en grande partie grâce au Canal que la ville est aussi développée.
Ah, le fameux Canal de Panama. Je me revois en troisième devant mon livre de géographie à apprendre le nombre de bateaux qui transitaient chaque jour par ce lieu stratégique : “40” (14000 par an), soit 5% du commerce mondial. Chaque bateau payant en moyenne 54 000 dollars pour ce passage dont la traversée dure 10 heures. Après l’inauguration du nouveau canal le 26 juin 2016, il espère recevoir trois fois plus d’ici 2020 puisque ce sont des bateaux plus grands payant plus cher pour parcourir les 77 kilomètres qui séparent l’océan Pacifique de l’océan Atlantique. Malgré ces bonnes nouvelles, le canal a une incidence certaine sur la faune, la flore et la qualité de vie des habitants autour du lac Gatún (pollution, diminution de la surface de l’habitat des espèces protégées...). Tandis que je me questionne sur les moyens de récupérer l’eau utilisée par les écluses, nous trouvions finalement le canal assez modeste et pas si impressionnant par rapport à l’importance qu’il représente : les bâtiments sont sobres et le canal très étroit. Papa admire d’ailleurs la précision du pilotage, aidé par des bateaux à moteur, pour rentrer dans le canal sans frôler les côtés. C’est intéressant !
Remerciements
Encore une fois, l’Amérique Latine nous a bien surpris. Le Panama a été une telle surprise que nous y retournerons sûrement ! La proximité que nous avons eu avec cette population, si souriante et hospitalière, m’a particulièrement touchée. De plus, nous avons eu la chance de profiter d’activités variées qui nous ont fait découvrir le pays avec ses paysages hors du commun.
Je tenais à remercier évidemment mon papa, le fameux JPS travel, qui a redoublé d’efforts pour nous offrir un voyage d’exception malgré tous ses impératifs professionnels. Il a su orienter les choix de l’agence de voyage, Nativa Tours, pour répondre au mieux à nos goûts de voyage. Merci également à maman, Bastien et Jérémie qui m’ont suivi dans mes fous rires et avec qui j’ai partagé ces moments mémorables.